L’Arjel, le régulateur des jeux d’argent en ligne, a assigné dernièrement trois sites Internet, dont Bet4Fight. Son fondateur, Philippe Narconti, estime quant à lui que le modèle de sa société repose sur l’organisation de jeux concours gratuits et n'enfreint pas la loi sur les jeux d'argent. En attendant que le tribunal de grande instance (TGI) de Paris se prononce, le 9 juin, 01net l'a interrogé.
En quoi estimez-vous ne pas enfreindre la loi sur les jeux d’argent en ligne ?Philippe Narconti : Je suis un entrepreneur français et j’applique la loi. Je n’ai jamais voulu contourner la législation sur les jeux d’argent en ligne. Avant de lancer Bet4fight fin 2009, soit des mois avant la législation sur les jeux d’argent en ligne, j’ai pris conseil auprès d’un huissier de justice pour valider le modèle de ma société. Dans la mesure où Bet4Fight mettait en place un canal gratuit pour que les internautes puissent effectuer leurs paris, notre activité entrait dans la catégorie des jeux concours, et non des jeux d'argent en ligne. Nous remboursons aux utilisateurs qui le demandent les frais Audiotel engendrés par leur pari en ligne.
Votre différend avec l’Arjel ne tient-il pas justement au remboursement de ces frais ? L'autorité fait valoir qu’ils ne sont pas recrédités dans leur intégralité.
Je ne peux que supposer que c'est le cas, l'Arjel n'ayant pas répondu à mes demandes de rendez-vous. Nous remboursons à nos utilisateurs une communication Audiotel par mois.
« Le jeu n'est qu'un prétexte. »
Si vous êtes dans votre bon droit, pourquoi faire évoluer votre modèle économique ?Cette évolution n’a rien à voir avec l’assignation de l’Arjel. Je ne pars pas en croisade contre ce régulateur et je ne renie pas mon précédent modèle. Bet4Fight évolue car je pense aujourd’hui qu’il existe un mode plus performant pour les utilisateurs que celui mis en place précédemment.
Les internautes obtiendront sur des sites tiers, en fonction de leurs achats ou des pages qu'ils auront consultées, des jetons grâce auxquels ils pourront effectuer des paris sur Bet4Fight. S'ils gagnent, ils pourront obtenir plus de jetons ou se faire payer leurs gains. Le jeu n’est qu’un prétexte. Notre modèle économique repose sur la fourniture de profils qualifiés aux annonceurs.
Que ferez-vous si le 9 juin le TGI donne raison à l’Arjel ?Je ne sais pas encore. Il est trop tôt pour en parler. Mais une chose est sûre : je n’ai pas créé une entreprise pour me battre dans les prétoires. Je devais engager cinq salariés d’ici à la fin de l’année, dont trois rapidement. En attendant le jugement du TGI, toutes ces embauches sont gelées.
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